Concernant la 240Z, Nissan (comme son grand concurrent Toyota) a toujours cherché à produire en grandes quantités pour réduire les frais de production et accroitre la rentabilité. C’est d’ailleurs l’’explication de l’’échec relatif de Toyota et de l’’abandon de sa 2000 GT – bien trop chère à produire malgré sa forte popularité. Cependant le Japon à la fin des années ’50 était un marché automobile très limité à cause des salaires encore bas et du manque d’infrastructures routières. Les fabricants ont donc décidé d’exporter pour augmenter leur production.
C’était la raison pour laquelle Nissan a souhaité éviter les erreurs commises par Toyota dans la conception de leur Toyota 2000GT, fabriquée à la main, avec les composants spécifiques (sauf le bloc moteur que l’on retrouvait dans les berlines « Crown »).
La Z avait en effet ses éléments de carrosserie emboutis sous presse et elle était assemblée sur des lignes de production industrielle.
Le moteur quant à lui fut emprunté aux modèles Gloria et le L20A alors réalésé pour devenir le L24 à l’export et plus tard aussi pour la JDM. Du fait d’une traduction hasardeuse du japonais à l’anglais sur un site US très connu, le L24 est communément identifié comme une évolution du L20 4 cylindres 1600 cm3 qui est en fait arrivé 3 ans après que le L20 6 cylindres a été conçu.
En 1969, Nissan avait prévu une production de 2000 voitures par mois avec les premières livraisons destinées aux marchés export pour 1970; Elles atteignirent en fait jusqu’à 3250 véhicules par mois pendant les trois années de production qui suivirent.
Pour cela, Nissan pouvait s’appuyer sur un réseau existant : la Nissan Motor Corporation US (NMC-USA) fut créée le 28 Septembre 1960 et en 1970, ses ventes dépassèrent les 155 000 unités. On dénombrait pratiquement 900 concessionnaires.
Cette information est disponible dans les archives NMC-USA et reprises dans le livre de John Rae, ISBN 0-07-051112-8 publié en 1982. Nous vous conseillons cet ouvrage de référence.
En Europe, certes moins massivement qu’aux USA, Nissan a accordé des concessions sous franchise, dès 1960 en Norvège, 1961 pour la Grèce (qui au passage a fêté en 2014 les 600 000 voitures vendues), la Finlande en 1962, les Pays-Bas en 1965, le Portugal en 1966 (5 000 ventes de « 510 » et 151 pour la « 240Z » avec même l’installation d’une usine pour fabriquer des utilitaires) et la France et Grande Bretagne en 1968.
En Europe, Nissan n’a donc pas réitéré ses exploits avec la « Z » comme aux USA.
Nissan n’était en effet pas l’importateur officiel comme aux Etats-Unis mais s’est contenté d’avoir des partenaires externes franchisés (ex. SA Richard en France).
Les moyens de promotion et marketing étaient forcément plus limités. Nissan n’a également pas « forcé » pour améliorer cette situation sauf pour les championnats en Rallyes, pour lesquels la marque japonaise a pu compter sur l’aide financière locale de certains concessionnaires (ex. « Old Woking Garage » en Angleterre).
Aux Etats-Unis, le marketing de NMC-USA fut activement soutenu par les sociétés de course et de compétition comme Brock Racing Enteprises, Bob Sharp Racing (qui a connu le succès aussi avec Paul Newman) et Electromotive.
Nissan pouvait aussi compter sur d’autres professionnels tels à l’époque The Bob Bondurant School of High Performance Driving lancé en 1968 par l’ex pilote de F1, suite à son grave accident en McLaren. Sa médiatique école de pilotage exploitait en effet Roadster, 510 et en 1972 240Z.
Nous pouvons citer aussi des acteurs connus, qui ont aidé la « Z » à se démocratiser comme Paul Newman et Robert Wagner (Winning), James Garner (Grand Prix) et plus tard, David Hasselhoff (Knight Rider) et Tom Cruise (Days of Thunder).
Au sommet de la gloire des Datsun en course automobile aux Etats-Unis, il n’y avait pas moins de 800 écuries en plus des milliers de particuliers pour participer aux Week-End de compétition.
L’attitude de Nissan était alors de soutenir le plus grand nombre possible de compétiteurs dans le but de se faire une publicité maximale aux Etats-Unis. Pour ce faire, Nissan crée aux USA son département de compétition dès 1967. NISMO a été créé en 1984…
En 1976, Datsun a confirmé qu’il était « LE » choix des équipes gagnantes :
avec un total de 455 victoires en courses et rallyes, 7 titres de championnats nationaux et 3 pour les constructeurs, les années ’70 étaient définitivement la décennie des Datsun en compétition !